Thursday, June 9, 2011
Wednesday, June 8, 2011
Conférence de presse
Emploi-Québec et le Centre Wellington
La stigmatisation
Friday, June 3, 2011
Pour ma mère
Press Scrum at Room 107
Point de presse à l’Espace 107
La stigmatisation
Par Christian Ducasse
(Sur l’air de la dame en bleu) : à cause d’un regard, j’aime les toiles en bleu. (Je n’y peux rien c’est ma couleur préférée !)
Le mot «regard» est défini comme une manière de diriger les yeux vers un objet afin de le voir.
Depuis 2 semaines, je jongle avec les mots et les images pour écrire mon article. Je souhaite parler de la stigmatisation chez les usagers des services en santé mentale, d’exclusion sociale, d’étiquette, de préjugés, d’ignorance. Dans le mot stigmatisation, il y a une notion de jugement, de condamnation, d’opinion qui est souvent injuste, la plupart du temps inexacte, quelquefois définitive, mais la plupart du temps, réductrice.
Depuis 2 semaines, je suis confronté à des situations où je vois mes frères et mes sœurs, les humains, exprimer des opinions ou avoir des comportements remplis de préjugés ou d’ignorances envers les personnes qui comme moi, ont une étiquette, soit des personnes qui souffrent d’une maladie mentale.
La semaine dernière, un visiteur de notre centre en visite officielle, un homme bien, rempli de bonne volonté, s’émerveille de mon centre de réhabilitation, le centre Wellington de Verdun. Puis je comprends la raison de son émerveillement, je constate qu’il s’adresse à moi et à deux amis du centre à la manière d’un adulte qui parle à un enfant. Je crois que le monsieur pense que « notre centre est merveilleux et accueillant pour un centre de déficients intellectuels. » Le hic est que notre centre s’adresse à des gens qui vivent ou ont vécus des épisodes de maladie mentale, pas spécifiquement à des personnes qui ont des déficiences intellectuelles, mais plutôt à des gens qui à un moment de leur vie, ont perdu pied et ont vu leur cerveau faire des siennes, mais qui par la suite, dans un processus appelé rétablissement, retrouveront leurs moyens.
Ensuite, un restaurateur du coin s’est montré tout surpris : « Toi, tu fréquentes le centre Wellington, mais tu as l’air correct, tu as l’air fonctionnel », sous entendu : tu n’as pas l’air psychiatrique ou tu as l’air normal. Mais qui est véritablement normal ?
Cette semaine, je parle à une personne de notre institution de la stigmatisation en santé mentale. Elle me parle aussitôt d’une situation actuelle qui est inédite et incompréhensible pour elle. Une professionnelle en santé mentale de l’hôpital Douglas refuse à un usager du centre Wellington, une personne en situation stabilisée, une personne autonome, de visiter un ami actuellement hospitalisé à l’hôpital Douglas. La raison évoquée : « un usager du centre Wellington est considéré comme un patient de l’hôpital Douglas », je comprends que notre usagé est considéré pas assez autonome, pas assez responsable, pas assez stable, pas assez je ne sais quoi, pas assez normal pour visiter un ami hospitalisé. Mon interlocuteur m’indique : « si même les professionnelles de l’hôpital Douglas discriminent et stigmatisent les usagers de notre centre, comment se surprendre si les autres gens, qui sont moins informés, moins connaisseurs de la question, étiquettent, discriminent, stigmatisent les utilisateurs de service en santé mentale. »
Puis hier, ce fut la révélation. Nous avons procédé à l’accrochage de 41 œuvres d’arts. Je vous raconte : tout le mois de juin, l’espace 107 de notre centre expose les œuvres de mes amis les « Impatients du centre Wellington de Verdun ». Ce sont les œuvres d’arts (dessins et peintures) de mes compagnes et compagnons d’activités et de travail.
En regardant l’accrochage, j’ai vécu un moment de fraicheur, de grâce, presque de béatitude ! (Ok, j’exagère!) Et oui, j’ai vécu une expérience de beauté ! Je suis tombé sous le charme de touts les œuvres de mes amis (et surtout celles en bleu, je n’y peux rien, c’est ma couleur préférée!) Des œuvres, qui individuellement, sont jolis, mais qui misent ensemble acquièrent un charme, une force, une poésie remarquable.
J’ai alors, en un instant, changé l’étiquette de mes compagnes et mes compagnons du centre Wellington, d’usagers de services en santé mentale, ils sont devenus des artistes, des artisans, des créateurs de beauté, des gens qui sont beaux, talentueux, qui ont des choses à raconter, des citoyens à part entière quoi !
Je suis maintenant amoureux d’eux (ok, j’exagère!) Je vous suggère donc de fredonner avec moi (sur l’air des yeux bleus de Roger Whittaker): « Tout les amoureux du monde ont les yeux bleus, tout les amoureux du monde ont le ciel au fond des yeux, regardez sur leur visage, pas un seul petit nuage, tous les amoureux du monde ont les yeux bleus…(je n’y peut rien, c’est ma couleur préférée !)
Stigmatization
By Christian Ducasse
translation by Valérie Fauteux
I love blue canvases. « I can’t help it; it’s my favorite colour. »
« Look » is defined as one’s manner of looking at an object so as to see it.
I have been juggling words and images to write my article. I’d like to discuss the stigma attached to users of mental health services, social exclusion, labels, prejudices, ignorance. Stigmatization implies judgment, condemnation, opinions which are often unjust, usually inaccurate, sometimes final, but most of the time, belittling.
For two weeks, I have been confronted with situations in which I see my fellow human beings express opinions or exhibit behavior full of prejudice towards people, like myself, who are labeled mentally ill.
Last week, a visitor made an official visit to our center.
A respectable man, full of good intentions, he was very impressed by my rehabilitation activities at
Wellington Center in
Verdun. Then I realized why he was so impressed and noticed he spoke to me as one would speak to a child. I believe that the man think that our center is so very welcoming to its « intellectually handicapped » users, he allowed. In fact, our meeting place is intended for people who have been mentally ill or have a current mental health problem, not specificly intellectually handicapped people; it also includes those who have experienced symptoms and become well again with the help of the center’s staff and users.
Later, a local restaurant owner was quite surprised. « You are a member of Wellington Center. You function well, like a normal person, not a psych patient. » He means that I look normal. These days, who is completely normal ?
Lastly, I spoke with a person from our institution about stigmatization in mental illness. She quickly mentions a current situation which is foreign to her and hard to understand. A mental health professional in a hospital with a specialisation in mental illness refuses a request from a member of the Wellington Center to visit a patient at the hospital, even though the latter is stable and independent. The reason given is that a Wellington Center user is like a patient at the hospital. I believe that our user might not be responsible enough, stable enough, normal enough or what have you, to visit a friend who is hospitalized.
My interlocutor points out that even the hospital staff discriminate against and stigmatize Wellington Center participants. Therefore one shouldn’t be surprised that other less well informed individuals in our community label, stigmatize and discriminate against users of mental health services.
Yesterday, my eyes were opened. We proceeded to hang 41 works of art on the center’s walls. Throughout the month of June, Room 107 is exhibiting the art work of my friends, the Inpatients of Verdun’s Wellington Center. These are drawings and paintings done by my companions at work and in other activities.
When i looked at the exhibit, i felt renewed, privileged and even blessed (ok, I exaggerate.) Yes, I saw beautiful things! I was charmed by my friends’ works, especially those in blue (can’t help it, it’s my favorite color). Each one was pretty, but collectively, they were charming, powerful and full of remarkable poetry.
In one stroke of my pen, I re-labeled my companions at our center: users of mental health services are now artists, artisans, creators of beauty; they are attractive and talented and have something to express—full-fledged citizens!
I am in love with them now (ok, I exaggerate.) Sing along the Roger Whittaker song, if you wish: « Tous les amoureux du monde ont les yeux bleus; one can see a blue sky in the eyes of someone in love. Look at this picture...not a cloud in the sky. All the world’s lovers have blue eyes. » What can I say? It’s my favorite colour.
L’r, faire de notre ère, cet air
Flower Garden
Solar power of June
Puissances solaires de juin
La nuit se love
LORSQUE LA NUIT SE LOVE SUR ELLE-MÊME, LE SOLEIL SE LÈVE , RADIEUX ET CÉLÈSTE, QUE LA NUIT DISPARAÎT OUBLIANT LES RÊVES. LE JOUR PLEIN D’ESPOIR DESSILLE LES YEUX DU MOURANT QUI REMERCIE LE CIEL DE LUI DONNER À VOIR ENCORE UNE BELLE JOURNÉE. LE VIELLARD MAINTENANT SEC, SA PEAU TOUTE SERRÉE SUR SES OS, VOIT VENIR SES DERNIÈRES HEURES AVEC LUCIDITÉ.
VIVRE, MOURIR,VIVRE;ALAS LE LOT DE TOUT UN CHACUN. LUI A ÉTÉ MANGÉ EN ÂME ET EN ESPRIT PAR LES SIENS AVEC SON ACCEPTATION TACITE TOUT AU LONG DE SON VOYAGE MÉDIATIQUE DE VIE ET DE MORT. SES YEUX VOIENT LOIN.CE QU’IL A SACRIFIÉ DE VUE IL L’A GAGNÉ EN VISION. LE VIELLARD N’A NI PEUR NI HANTISE. IL VOIT CLAIR DANS LA MORT ET SERA PARMI LES SIENS ET AVEC DIEU DANS UN ESPACE QUI N’EST NI L’ENFER NI LE PARADIS MAIS QUI existe !
Ce texte s'insère dans un récit, qui s'intitule Sans se retourner. Ce récit en attente d'éditeur, a été conçu à Rouen en France, lorsque mon fils fut atteint d'un ostéosarcome. Une faute médicale que la vengeance ne pourra jamais pardonner. Je ne tends pas l'autre joue. Mon nom n'est pas Jésus. Mon fils est mort mais le texte, le récit sont toujours là. La bipolarité déjà présente pris de l'ampleur. Au bout de la route, le Douglas me récupéra. Je vais un peu mieux...des fois°°°°. Mais personne n'a jamais dit que la vie était facile...à vivre , même lorsque l'insomnie se love la nuit pour vous love.