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Monday, February 21, 2011

Santé mentale

Santé mentale

Un témoignage.

En santé mentale, du déni a l’acceptation, il peut se passer des jours, des semaines, des mois, voir même des années. En 2007, je fis deux séjours au Burgess 1 de vingt et un jour chacun, approuvés par le tribunal administratif sur recommandation des médecins. Je ne mentionnerai pas les circonstances exactes, psychotiques, les manies, qui me conduisirent au Douglas!

Mon premier diagnostic de Bipolarité a été établi par trois médecins à l’hôpital de St-Hyacinthe en 2002. Le Tribunal administratif, sur les recommandations de mon ex blonde, ma sœur et mon beau frère appuyèrent l’internement prescrit par le juge.

J’étais aigri. Sur les murs du département, je voyais des écrits qui n’existaient pas et qui n’étaient la que pour ma vision, mon délire, ma psychose. Je montrais bonne figure au département de psychiatrie, je suis d’un naturel enjoué, mais dans le fond je leur en voulais a tout quoique sachant que quelque chose m’avait dépassé. La manie m’avait fait pénétrer dans un infernal pas banal, attirant, effrayant et inquiétant tout a la fois. Surhomme traversant les siècles, infiniment petit, infiniment grand!

Le bretzel qui avait failli étouffer Georges w Bush, c’était mon fait dans la nuit é veillé en état de manie. Le lendemain, il s’étouffait en vrai. Insomniaque la nuit, je traquais Ben laden .J’eu doit a mille sortilèges, hallucinations visuelles et sonores, fou rire, proche de la démence...et j’en passe.....

Je suis resté en é tat de manie e t de psychose pendant tout le séjour. Mais il était clair que si je n’admettais pas le diagnostic Bipolaire, je ne sortirais de cet hôpital. Je décidai d’accepter la médication mais je jouais le jeu. Je commençai a prendre du lithium et petit a petit j’eu dois a des sorties d’une heure ou deux seul, libre. Cinéma, promenade et enfin les psychiatres décidèrent de m’élargir.

Ma blonde avait décidé que notre vie de couple était terminée. Je quittai la Montérégie pour retourner vivre à Montréal. Mon fils qui était atteint du cancer alors qu’il vivait avec sa mère en France et avec nous depuis 2 ans resta avec elle d’ici a ce que je puisse m’installer convenablement a Montréal.

Deux mois plus tard nous nous installions dans le quartier Cote des Neiges, avec le suivi de sa santé a l’hôpital Ste Justine. Mais voila, la rémission ne dura pas et la cancer revint. Une lutte infernale, encore de la chimiothérapie, d’autres chirurgies en tout en France et au Canada près de quinze interventions chirurgicales et autant de chimiothérapie.

On dit que l’espoir fait vivre! Et bien on espérait. On espéra jusqu'à la fin! Entre temps, support pour son fils adoré, sa mère était venue de France et elle habitait avec nous. Nous avions reconstitué, en quelque sorte le noyau familial d’avant son départ pour la France avec notre fils et notre divorce.

Il fallait être fort, la bipolarité, était loin de mes préoccupations, mais je suivais la médication. Et tous les jours ou presque nous allions à Ste Justine, pour des tests, des examens, des consultations, radio, IRM, scanner, chimio, assistance psychologique, prise de sang, et de pénibles longues heures d’attente dans les corridors, jusqu’au jour ou il entra définitivement a l’hôpital pour ne plus en ressortir.

Il était inconcevable pour moi de chercher du travail dans ces conditions. Mais lorsque sa mère arriva de France pour l’épauler, le Saco dont je fais parti en tant que conseiller volontaire international me proposa de donner, vu mon expérience sur le terrain, un cours sur l’étude du milieu. J’en profitai pour suivre des cours de coopération interculturelle et des cours d’espagnol de niveau 1 et 2, ce qui me permit d’approfondir mon parler Hispanique. De plus j’obtins une attestation d’étude collégiale AEC. Ces quelques heures de préparation et d’études me permirent d’oublier la peur sourde à laquelle j’étais confronté, c'est-à-dire, la maladie … et la mort!

Sa maladie et la mienne. Après six ans d’un titanesque combat contre le cancer, il succomba un soir de pleine lune. Hébété, vidé, ne ressentant rien, ce n’est que deux mois plus tard que je mis à chialer comme un veau, r régulièrement, tout le temps. La descente aux enfers dura quatre ans avec des hauts et des bas, alcool et sobriété, et finalement le Douglas a deux reprises et un suivi psychiatrique et psychologique qui se poursuit encore aujourd’hui.

Je ne dirais pas que je suis complètement rétabli. Mais je progresse. Je fais partie des ateliers des Impatients, j’expose, j’écris, avec mon coach de l’IPS du Centre Wellington(Douglas), Martine Calabrese, nous, me cherchons du travail, je m’implique, je participe, je rencontre des gens, je garde le contact avec les amis, la famille. Sans oublier que je suis co-président du Comité des bénéficiaires de l’Hôpital Douglas. Les dossiers sur lesquels nous nous penchons tiennent beaucoup d’une implication sociale forte auprès des patients, résidents, bénéficiaires de l’hôpital Douglas et de ses affiliations comme par exemple le Centre Wellington.

Enfin la santé mentale ça se soigne, ça se cultive. Moi, ca me rassure.


Jancy Bolté

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